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Chine

économie & énergies

Sébastien Lauwers

01 aout 2021

L’avenir à pas de géant

En 2019, la chine, qui est la plus grande émettrice de CO2*, qui est accessoirement l’usine du monde, prévoit d’avoir des émissions de CO2 NET nulles d’ici 2060. Pour cela elle lance en juillet 2021, un mécanisme de tarification qui utilise l’intensité carbone (la quantité d'émissions par unité d'énergie produite), qui contrairement à l’Europe ou… se basent sur les émissions absolues.  Un sacré challenge puisque l’on prévoit une croissance du pays de 4 à 5 % par an, ce qui signifie une augmentation significative de la consommation d'énergie, et donc des émissions. Même si ça n’aura que peu d’impact sur la situation actuelle, cette infrastructure pourrait être utilisée à l'avenir pour réduire efficacement les émissions dans le secteur énergétique chinois. À l'instar du système de l'UE, dans lequel les exploitants soumettent des rapports annuels sur les émissions qui sont ensuite confirmés de manière indépendante par des vérificateurs accrédités.

 

Comment compte t’elle y arriver ?

La Chine prévoit d’atteindre une production énergétique de 15 034 térawattheures d'ici 2060. Pour cela elle prévoit une augmentation massive de la production d'électricité renouvelable au cours des 40 prochaines années, notamment par une multiplication par 16 de l'énergie solaire et par 9 de l'énergie éolienne, et pour remplacer la production d'électricité à partir du charbon, multiplier par 6 l'énergie nucléaire l'hydroélectricité par 2. Les combustibles fossiles, notamment le charbon, le pétrole et le gaz, représenteraient encore 16 % de l'énergie consommée et devraient donc être associés à un système de captage et de stockage du carbone ou compensés par une nouvelle croissance des forêts et des technologies permettant d'aspirer directement le CO2 de l'atmosphère (cette dernière existe déjà (voiture filtrant automatiquement son CO2 - Audouze)).

Le nucléaire en balance

Un autre plan pour arriver au même objectif, serait de multiplier par 5 le parc nucléaire existant – soit passer de 49 à 554 Gw d’ici 2050, ce qui représente un défi colossal sachant que les coûts et le temps de constructions ont augmentés ces dernières années et que le public n’est guère favorable suite à l’accident de Fukushima.

 

Peut-on ou doit 'on prendre la Chine au sérieux ?

Géographiquement et géophysiquement, la Chine est extrêmement vulnérable au réchauffement climatique et à l'augmentation du niveau des mers. C’est un pays aride qui manque d'eau propre et de terres agricoles productives, et où les régions les plus riches se trouvent sur réparties le long de la côte.  De plus il y a un véritable cafouillis dans les décisions prises et les réalités économiques. Par exemple, les banques de développement chinoises prêtent des milliards de dollars chaque année pour construire des centrales au charbon, mais, le géant public, la Banque industrielle et commerciale de Chine, affirme qu'elle va progressivement abandonner le financement du charbon.

Malgré cela, il y a un avantage avec l'autocratie chinoise, c’est qu'elle permet aux dirigeants de planifier à long terme. Les apologistes du parti unique saluent les dirigeants chinois comme des technocrates éclairés qui pensent en termes de siècles, alors que les démocraties occidentales décadentes peinent à voir plus loin que le prochain cycle électoral. En effet, les élus sont jugés sur leurs résultats passés avant d’être reconduit.
 

 

*27 % des émissions mondiales, soit plus de 10 milliards de tonnes de dioxyde de carbone, à nuancer par les émissions par habitant - environ 6,8 tonnes ou 7,2 % de CO2 par personne soit, moins de la moitié de celles de nations comme le Qatar (37,29%), les États-Unis (15,52%), l'Australie (17,10%) et les pays européens UE 27 +- 6% (tirés vers le haut par le Luxembourg avec 17,51% et par le bas grâce à la Roumanie avec 3,98%) les pays sud-africains restant, pour l’instant, largement en dessous des 1%. Et le restant de la planète à peine plus.

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